Tourisme Charlevoix

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1 septembre 2020Félicia Corbeil-L'abbé

Quand le vent apporte de l’eau au moulin

Savoir où l’on va, c’est bien, mais savoir d’où l’on vient c’est encore mieux! Dans cette série d’articles de blogue, vous découvrirez les porteurs de traditions, leur histoire et les méthodes ancestrales présentés par les six économusées et espace patrimoine de Charlevoix.

Connaissez-vous Jérôme? Il est meunier, aux Moulins, à l’Isle. Ce ne sont pas n’importe quels moulins: un est actionné par l’eau, l’autre par le vent et Jérôme sait les faire chanter tous les deux! On doit prendre le traversier à « Saint-Jos » pour y aller. Une toute petite croisière sur le Saint-Laurent, ô combien agréable, comme la prémisse d’un voyage intemporel qui débute dès qu’on met le pied sur le bateau.

© Tourisme Charlevoix, Francis Gagnon

À l’arrivée sur l’île, on peut se rendre aux moulins par la gauche comme par la droite. Il faut seulement prendre garde aux coups de foudre, car les vues sur le Massif de Charlevoix, sur Baie-Saint-Paul et sur tout ce qui entoure l’île seront certainement à couper le souffle.

Les Moulins de l’Isle-aux-Coudres, Économusée® de la meunerie, sont des monuments qui relient le passé et le présent. En opération de 1825 à 1948, le duo de moulins fournissait efficacement les insulaires en farine, leur permettant ainsi d’être moins dépendants du continent. Bien qu’ils aient été au repos pendant plus de 30 ans, les moulins sont à nouveau fonctionnels, pour le grand plaisir de son meunier… et des visiteurs! Grâce à une restauration impeccable et une conservation exemplaire depuis les années 80, on accède non seulement aux moulins, mais aussi à la maison du meunier, à la salle d’exposition et à de grands espaces verts, pour prendre tout son temps. Depuis l’été 2020, on peut même entrer dans l’atelier du meunier pour y découvrir outils de réparation et autres artefacts.

© Tourisme Charlevoix, Francis Gagnon

Meunier depuis plus de 10 ans, Jérôme se sert de ses cinq sens pour assurer la mouture parfaite des céréales de sarrasin, de seigle et de blé. L’ouïe est sans doute le plus important des sens car il faut déceler toute fausse note dans la mélodie rythmée du moulin. Au besoin, le meunier ajuste le débit d’eau, mouille les meules, verse des grains dans la trémie. La quoi? La trémie, c’est l’entonnoir qui dirige les céréales à moudre vers l’auget, puis les meules.

© Tourisme Charlevoix, Francis Gagnon

La texture des grains moulus est-elle trop grossière, trop fine? Il faut le doigté et le coup d’œil du meunier pour ajuster les pierres. Son nez reconnaît tout de suite l’odeur de farine torréfiée, indiquant un choix devant être fait rapidement : ajouter des grains ou arrêter la mouture. Vient ensuite le temps de contrôler la qualité du produit et d’y goûter!

Quel savoir-faire orchestral! Jérôme en est le maestro, mais il n’est pas le seul meunier. Les techniques spécifiques à la meunerie sont aussi transmises à Nicolas, qui se passionne pour ce métier depuis plusieurs étés déjà. Il faut absolument aller à leur rencontre et apprendre tous les secrets des moulins, sans oublier de rapporter un peu de farine de sarrasin à la maison. Bonjour les belles galettes! La boutique des Moulins est le parfait endroit pour s’en procurer, ainsi qu’une variété de produits artisanaux et locaux.

© Tourisme Charlevoix, Francis Gagnon

Pour les amoureux d’histoire et de bâtiments historiques, sachez qu’il existe d’autres meuneries artisanales accessibles pour visites dans Charlevoix. Parmi celles-ci, le Moulin Seigneurial des Éboulements, construit en 1790, est l’un des rares moulins du Québec à avoir conservé sa machinerie d’époque et avoir poursuivi sa production. Celle-ci sert d’ailleurs à la confection des pains de la Boulangerie Pains d’exclamation!, institution chouchou à La Malbaie. Chaque moulin a son histoire bien à lui, prenez le temps de vous y arrêter!

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