« Je suis arrivé à l’Isle-aux-Coudres à 5 ans. J’y suis encore. Ma vie, mes souvenirs, c’est ici. Dans la vingtaine, j’ai troqué l’hôtellerie pour la restauration en déménageant à Québec. Je suis vite revenu sur mon île; ici, les gens sont moins stressés, c’est beaucoup plus proche de mon rythme.

On me demande souvent comment c’est l’hiver, vivre sur une île. Ce n’est pas bien différent de l’été. Il y a que le paysage qui change. Nous, on reste les mêmes; très attachés à notre île et aux traditions de nos ancêtres. On sait festoyer aussi; chaque événement est une occasion de resserrer nos liens et de célébrer nos racines.

J’ai été élevé à côté d’une famille qui fabriquait des canots en bois. Je les voyais aller et venir sur le fleuve; l’hiver, ils participaient déjà à des compétitions. Tout ça est certainement lié à mon amour du fleuve et à mon implication dans la Grande Traversée de Charlevoix, une course en canots annuelle sur les glaces du fleuve, chaque mois de février. De tout temps, on a toujours su utiliser les éléments de la nature pour s’amuser. Je me rappelle les fabuleuses descentes en traîneaux dans les côtes de l’île; l’été, on faisait voler dans le ciel des cerfs-volants de huit pieds. Pas surprenant que l’île soit devenue durant l’hiver le paradis du snowkite.

Ici, le fleuve, c’est le voisin de tout le monde. On le voit de partout. J’habite la pointe ouest. Tous les jours, je peux y admirer les pistes du Massif de Charlevoix. Avec une bonne paire de jumelles, on peut même apercevoir l’archipel de l’Île aux Grues. De ma galerie, j’observe les bateaux qui passent, j’admire les couchers de soleil au-dessus de Baie-Saint-Paul… quelle belle qualité de vie on a! Vous ajoutez à ça les fabuleuses tartes de la boulangerie Bouchard, les cidres de la Cidrerie et Vergers Pedneault… que demander de plus? »