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3 février 2022Émilie Desgagnés

Les Olympiennes de Charlevoix – Marie-Claude Savard-Gagnon

Charlevoix, royaume incontesté des sports d’hiver, est le berceau et le terrain de jeu de trois athlètes olympiques. La gardienne de but Ann-Renée Desbiens, la planchiste Dominique Maltais et la patineuse artistique Marie-Claude Savard Gagnon sont toutes les trois de grandes fiertés régionales.

À l’approche des Jeux olympiques de Beijing 2022, découvrez les portraits de ces femmes d’exception, figures emblématiques de l’hiver charlevoisien.


Portrait de Marie-Claude Savard-Gagnon

Marie-Claude Savard-Gagnon et son partenaire, Luc Bradet, sont tous deux originaires de Baie-Saint-Paul. La première y vit encore avec sa famille. Ce couple de patineurs Charlevoisiens, dont l’aréna de Baie-Saint-Paul porte les prénoms, a connu une très belle carrière à l’international. Ils ont d’ailleurs été le premier duo à tenter le saut nommé le Quad Throw Salchow lors de la Coupe des nations 1991 en Allemagne. Tous les Jeux olympiques d’hiver rendent Marie-Claude Savard-Gagnon fière et nostalgique.

olympiques Photo : Jeux olympiques de Nagano

Q : Comment a commencé votre aventure en patinage artistique?

R : J’ai commencé à pratiquer ce sport à l’âge de 5 ans, à l’aréna de Baie-Saint-Paul, dans les cours de groupe. Je me souviens encore de ma première journée, ça a été le coup de foudre aussitôt que je suis embarquée sur la glace. Rapidement, je me suis retrouvée dans le groupe des filles deux ans plus vieilles que moi. J’étais passionnée et je patinais à chaque fois que je le pouvais. Quand j’ai eu 9 ans, l’entrainement est passé à 4 fois par semaine. Cette année-là, les champs de Baie-Saint-Paul avaient été inondés et s’étaient transformés en immenses patinoires. Pour moi, c’était le paradis!

 

Q : Comment est née votre relation avec Luc Bradet?

R : On était presque voisin à Baie-Saint-Paul. Luc et moi patinions en solo, chacun de notre côté. Un jour, quand j’avais 12 ans et lui 15, sa sœur a vu du patinage en couple à la télévision et elle lui en a parlé. Il a essayé de patiner avec des filles du club et ça a été un match avec moi. On se basait beaucoup sur ce que Barbara Underhill et Paul Martini faisaient à l’époque. Ensuite, on a été recrutés pour un camp d’été à Montréal et on déménageait tous les deux à Boucherville pour perfectionner notre sport. C’est très rare que deux patineurs provenant d’une même petite ville se retrouvent ainsi et surtout, qu’ils fassent leur carrière ensemble. On n’a jamais changé de partenaire. On a vraiment évolué ensemble, on a développé notre sport et on a passé plus de 15 ans tous les deux.

 

Q : Durant ces 15 années, vous avez participé, toujours avec Luc, aux Jeux olympiques de Nagano, au Japon, en 1998, où vous aviez obtenu une 16e position. Que s’est-il passé?

R : L’équipe canadienne était frappée par l’influenza. J’ai été parmi les premiers athlètes à tomber malade et je faisais 40 degrés de fièvre le jour de ma compétition. J’ai perdu 10 livres en deux semaines. C’était la catastrophe. Les médecins de l’équipe ne voulaient pas que je performe et je l’ai fait quand même parce qu’il n’y a jamais d’excuse pour un athlète, mais ça a donné les résultats qu’on connait aujourd’hui. On a complété le programme court, mais deux jours plus tard, alors que je n’avais pas réussi à manger depuis trois jours, on abandonnait le programme long en plein milieu de la performance. C’est inacceptable, on ne fait même pas ça en pratique. Psychologiquement et physiquement, ça nous a pris beaucoup de temps à nous remettre. Je suis encore très déçue aujourd’hui, 24 ans plus tard et ça me rend toujours très émotive.

 

Q : Votre carrière s’est-elle terminée après ce passage difficile aux Jeux olympiques?

R : Non. Un mois après les Jeux, Luc et moi participions aux Championnats du monde aux États-Unis, auxquels prenaient part les mêmes athlètes qu’au Japon. On a réussi parfaitement nos deux programmes et on a obtenu une 9e place. Notre objectif était d’obtenir un top 10, alors on avait réussi. Luc et moi nous sommes ensuite retirés de la compétition dans l’année qui a suivi.

 

Q : Comment vous sentez-vous à l’approche des Jeux olympiques?

R : Ça me fait toujours quelque chose. D’ailleurs, j’ai ressorti mon manteau! Chaque année des Jeux, je porte fièrement mon manteau des Olympiques de 1998. Ce qui est particulier dans mon cas, c’est que c’est davantage en vieillissant que je comprends l’ampleur de mes accomplissements. Je me dis que je devais vraiment être pas pire pour me rendre là!

 

Q : Vous résidez toujours à Baie-Saint-Paul où vous avez fondé votre famille. Comment décririez-vous votre attachement à Charlevoix?

R : Je suis revenue m’établir à Baie-Saint-Paul en 2001. Je suis une fille de plein air et de campagne. J’ai vécu au moins la moitié de ma vie en ville et Charlevoix me manquait. Ses paysages et ma famille… J’ai toujours su qu’après ma carrière d’athlète je reviendrais et je me trouve toujours chanceuse de vivre ici. Je cours, je fais du ski de fond, de la raquette et de la randonnée en famille… Je profite de ce grand terrain de jeu formidable!

 

Marie-Claude Savard-Gagnon a réussi à jumeler son amour de la nature et son travail ; depuis l’été dernier, elle est à l’emploi de la SÉPAQ dans le parc national des Grands-Jardins. Elle patine encore, mais la majorité de son temps sur la glace, elle le passe à entrainer de jeunes patineurs et patineuses. Sa fille Rose a fait beaucoup de compétitions de patinage artistique, elle a même été championne provinciale, mais elle s’est retirée dernièrement. Son fils, James, est un athlète de snowboard cross et son idole est l’Olympienne Dominique Maltais. Le frère de Marie-Claude, David Savard-Gagnon, est aussi un hyperathlète de course à pied. On peut dire qu’il y a de bons gènes dans le clan Savard-Gagnon!


Faits historiques et reconnaissances avec Luc Bradet

  • Née le 12 juillet 1972 à Baie-Saint-Paul
  • 1994 : L’or au Trophée Nebelhorn
  • 1996 à 1998 : Médaille de bronze, d’or et d’argent aux Championnats canadiens de patinage artistique
  • 1997 : Médaille de bronze à la Coupe de Russie
  • 1998 : 16e position aux Jeux olympiques de Nagano, au Japon
  • 1998 : 9e position aux Championnats du monde, aux États-Unis
Photo : Marie-Claude Savard-Gagnon et sa famille
Photo : Marie-Claude Savard-Gagnon
Photo : Marie-Claude Savard-Gagnon
Photo : Marie-Claude Savard-Gagnon
Photo : Marie-Claude & Luc accompagnés de Jean-Luc Brassard
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