Tourisme Charlevoix

< Retour à l'accueil
3 février 2022Émilie Desgagnés

Les Olympiennes de Charlevoix – Dominique Maltais

Charlevoix, royaume incontesté des sports d’hiver, est le berceau et le terrain de jeu de trois athlètes olympiques. La gardienne de but Ann-Renée Desbiens, la planchiste Dominique Maltais et la patineuse artistique Marie-Claude Savard Gagnon sont toutes les trois de grandes fiertés régionales.

À l’approche des Jeux olympiques de Beijing 2022, découvrez les portraits de ces femmes d’exception, figures emblématiques de l’hiver charlevoisien.


Portrait de Dominique Maltais

Dominique Maltais a grandi à Petite-Rivière-Saint-François, où elle réside toujours avec sa famille. L’athlète a connu une longue carrière de 13 ans à participer à des compétitions de calibre international et à dominer son sport sur les pistes de snowboard du monde entier. Elle a été et demeure encore un des visages très connus de ce sport extrême. Elle est aussi une figure emblématique du réputé Massif de Charlevoix.

Dominique Maltais - Crédit Pierre Rochette Photo : Pierre Rochette

Q : Comment est née cette passion pour la planche à neige?

R : J’ai découvert les sports de glisse au Massif de Charlevoix, qui est d’ailleurs à deux pas de chez moi. Quand j’étais jeune, je faisais du ski alpin. Dans ma jeunesse, on commençait à voir la planche à neige de plus en plus au Québec, mais ce n’était pas encore très répandu à l’époque. Vers l’âge de 11 ans, j’ai décidé d’essayer la planche pour une toute première fois au Massif, mes parents m’en avaient loué une. Par contre, c’est loin d’avoir été le coup de foudre, je n’arrêtais pas de tomber et j’avais descendu le reste de la pente à pied en pleurant! J’étais vraiment déçue parce que je me disais que je ne referais plus jamais ce sport de ma vie, mais durant l’année qui a suivi, l’idée de la planche à neige restait toujours bien accrochée. Mes parents m’ont alors acheté une planche à neige et j’ai fini par plutôt bien me débrouiller. De façon générale, j’ai toujours été attirée par les sports intenses, je faisais beaucoup de vélo, du patin à roulettes et du hockey.

 

Q : Vous visitiez le Massif de Charlevoix souvent?

R :  Oh oui, j’y étais tout le temps! À chaque fois que j’avais congé, j’étais sur les pentes. À peu près tous les jours de congés d’école à cause des tempêtes, j’étais à la montagne. Même que j’ai déjà manqué de l’école pour ne pas manquer la journée d’ouverture! Au fil des années, je suis devenue naturellement une ambassadrice du Massif. On m’interpellait fréquemment lorsqu’il y avait des tournages ou des séances de photos.

 

Q : Comment en êtes-vous arrivée à vous spécialiser en snowboard cross?

R : Au début du cégep, j’ai commencé à faire de la compétition de haut niveau. J’ai alors découvert le snowboard cross et il s’est avéré que j’étais assez bonne. J’ai gagné ma première compétition au Mont Sainte-Anne. L’année suivante, j’ai tout gagné dans le circuit québécois, même chose aux niveaux national, nord-américain et canadien. C’est là que j’ai été invitée par l’équipe canadienne à participer aux Coupes du monde. C’est à partir de ce moment que la machine internationale a décollé. Je revenais « rider » dans Charlevoix la fin de semaine pour m’amuser, mais mes entrainements se faisaient ailleurs et c’était devenu plus intense.

 

Q : Vous avez parcouru les plus beaux sommets du monde durant votre carrière d’athlète et vous êtes revenue vous établir à Petite-Rivière-Saint-François, où vous avez fondé votre famille. Pourquoi Charlevoix?

R : Ce sont mes racines, ma famille et mes proches sont ici. Et bien sûr pour la nature! En sortant de la maison, je peux quasiment immédiatement enfiler mes skis de fond, ma planche ou embarquer sur mon vélo et partir à l’aventure. Le décor m’a toujours inspirée et énergisée, tant par sa beauté que par l’air salin. Ces éléments m’ont toujours amenée à revenir dans Charlevoix.

 

Q : Que ressentez-vous à l’approche des Jeux olympiques?

R : Je suis toujours excitée. Encore aujourd’hui, même si j’ai pris ma retraite, on me parle des Jeux olympiques, on me reconnait dans la rue, on m’invite à des conférences de presse et on continue de me demander en entrevue. D’ailleurs, je serai à nouveau analyste à Radio-Canada la semaine prochaine pour les épreuves de planche à neige masculine, féminine et d’équipe. J’essaie de rester impliquée malgré la distance et la famille qui m’occupe, parce que c’est important pour moi de continuer à vivre les Jeux.

 

Q : Est-ce que ça nous suit à vie, un titre olympique?

R : Je pense que oui et tant mieux, parce que c’est si vite passé. Je vois cet intérêt comme une reconnaissance de ce que j’ai accompli du temps où j’étais athlète et ça garde éveillée cette part importante de ma vie.

 

Q : Faites-vous encore de la planche à neige?

R : Bien sûr! Très souvent et j’aimerais avoir le temps d’en faire encore plus. Mes jeunes enfants ont également commencé à découvrir le Massif de Charlevoix. On commence le ski et la planche, mais on s’amuse, ils n’ont que 2 et 4 ans. Je ne veux pas les embarquer jeunes dans la compétition, j’espère d’abord leur transmettre mon amour du plein air.

 

Dans la vie de tous les jours, Dominique Maltais sait aussi bien négocier une courbe glacée que brûlante, pompière de formation, elle travaille depuis quelques années comme préventionniste incendie à la Ville de Baie-Saint-Paul et à la MRC de Charlevoix.


Faits historiques et reconnaissances

  • Née le 9 novembre 1980 à Petite-Rivière-Saint-François
  • Jeux olympiques
    • Médaille de bronze en snowboard cross en 2006 aux Jeux olympiques de Turin en Italie
    • Médaille d’argent en snowboard cross en 2014 aux Jeux olympiques de Sotchi en Russie
  •  Championnats du monde
    • Deux médailles d’argent en snowboard cross en 2011 à La Molina en Espagne et en 2013 à Stoneham.
  •  Winter X Games
    • Médaille d’or en snowboard cross en 2012 à Aspen aux États-Unis.
  •  Coupes du monde
    • 38 podiums, dont 15 victoires en snowboard cross
    • 5 globes de cristal entre 2006 et 2014
Photo : Bernard Breau
Photo : Dominique Maltais
Photo : Bernard Breau
Photo : Dominique Maltais
Photo : Bernard Breau
< Voir tous les articles
Réservez