«  Qui prend mari prend pays ? Mon histoire ressemble un peu à ça. Quand j’ai rencontré Frédéric, ce sont toutes ses racines qui sont venues avec. Il n’y a pas une parcelle de l’Isle-aux-Coudres qui ne m’habite depuis ma première rencontre avec elle, dans les années 90. Assez qu’en 2015, on s’est installés pour de vrai sur la terre des ancêtres Boudreault.

Nos trois enfants Jules, Zénon et Félixe sont nés à Montréal. On venait donc un peu moins souvent à l’Isle jusqu’à ce qu’on cherche un endroit loin de la ville pour passer nos étés. Comme Fred et moi venons du milieu de la musique, l’achat d’une auberge à vocation musicale, à l’Isle-aux-Coudres, s’est imposé avec le plus grand naturel. Ce qui était un projet d’été est vite devenu impossible à quitter. Depuis un an, on vit ici à temps plein, opérant auberge, bistro et salle de spectacle où on invite nos amis musiciens « de la ville » à partager la scène avec les nouveaux amis locaux, tous porteurs de tradition et bourrés de talent.

Vivre à l’Isle, c’est vraiment inspirant, ne serait-ce que pour composer de nouvelles chansons. Tiens, ce matin par exemple, je faisais mon jogging au bord du fleuve et j’ai pu voir au moins cinq bélugas. Ici, on les appelle les marsouins, nom gentil qu’on donne aussi aux habitants de l’Isle.

Les enfants adorent leur nouveau mode de vie, profiter des grands espaces, se baigner au Mouillage et jouer dans la boue à marée basse. À l’automne, on met le cap vers la Pointe du Bout d’En Bas où l’on attrape à coup de fourche des sangsues – vers de mer – avant d’aller pêcher l’éperlan en famille au pied de la côte à Picoté. Le dimanche matin, on va manger les bonnes crêpes Tourniquette de Caroline Desbiens à l’Hôtel du Capitaine.

À l’entrée de l’Isle, on devrait définitivement pouvoir lire « Attention, après 48 heures, cette Isle crée une forte dépendance ».